5 choses à savoir avant de créer mon auto-entreprise

Si vous envisagez de créer votre propre activité, exercer en tant qu'auto-entrepreneur.se peut être un choix pertinent. Avant de vous lancer, étudiez bien les différentes possibilités qui s'offrent à vous !

Une femme travaille devant son ordinateur

Le statut d'auto-entrepreneur vous permet de créer une entreprise individuelle. Concrètement, cela vous permet d'exercer une activité en tant qu'indépendant.e, avec une gestion et un régime fiscal plus simples que dans le cadre d'une entreprise classique.

Il est parfois difficile de s'y retrouver parmi tous les termes entendus ! Un peu de d'aide pour vous y retrouver : l'auto-entreprise est un statut d'entreprise. La micro-entreprise est le régime fiscal auquel appartient votre activité : il détermine le type d'impôts à payer. L'auto-entreprise relève également du régime micro-social, pour ce qui touche aux cotisations et charges sociales que vous allez verser. 

Vous pouvez vous diriger vers cette possibilité pour plusieurs raisons : 

  • Vous souhaitez "tester" votre idée d'entreprise en conservant une activité parallèle (de salarié, étudiant...) pour vous assurer une sécurité financière et professionnelle
  • Vous avez envie d'être autonome dans la forme de votre activité, de fixer vos propres objectifs  tout en découvrant le monde de l'entreprenariat 
  • Vous savez que votre chiffres d'affaires ne dépassera pas un certain seuil 

Le plafond annuel de chiffre d'affaires à ne pas dépasser dépend de votre secteur d'activité : 176 200 € pour la vente de marchandises, 72 600 € pour les prestations de services. Et si avez une activité mixte ? Vous ne pouvez pas facturer plus de 176 200 € en tout, dont 72 600 € maximum relevant de la prestation de services. 

Avant de créer votre activité, il est donc préférable de vous informer en détail sur les différents statuts qui existent pour découvrir lequel est le plus adapté à votre projet.

Entreprise individuelle ne veut pas dire entrepreneur.se isolé.e !

Si vous songez à vous établir sous le statut de l'auto-entreprise, sachez que malgré l'aspect plus simple et allégé de votre activité, vous devenez tout de même un.e entrepreneur.se ! A ce titre : 

  • De nombreux acteurs du territoire peuvent vous accompagner dans votre projet. Entourez-vous et n'ayez pas peur de les solliciter afin d'y voir plus clair dans vos démarches et projections. 
     
  • Vous pouvez rejoindre des espaces de travail dédiés aux entrepreneurs : pépinières d'entreprises, espaces de coworking, mais aussi ateliers partagés entre artisans, etc. 
     
  • Vous pouvez bénéficier d'aides financières, telles que l'Aide à la création ou à la reprise d'entreprise (Acre).

Comptabilité allégée - Mais comptabilité quand même !

Le statut d'auto-entrepreneur est soumis à peu de contraintes en matière de comptabilité. Il n'est par exemple pas nécessaire de présenter un bilan annuel. Mais attention : certains éléments sont incontournables, par obligation légale autant que pour vous assurer une organisation solide !

  • Vous devez tenir à jour un livre des recettes, dans lequel vous indiquez les montants facturés à vos clients ainsi que leur nature dans l'ordre chronologique. Ce livre doit être non modifiable et peut être présenté sous forme écrite ou numérique. À cela s'ajoute un registre des achats pour les activités de vente de marchandises. 
     
  • Renseignez-vous également sur les mentions qui doivent obligatoirement être indiquées sur les factures que vous allez émettre (par exemple : les mentions concernant la TVA non applicable) et utilisez un système clair de numérotation des factures pour simplifier votre organisation. 
     
  • Vous n'êtes pas tenu.e d'ouvrir un compte bancaire propre à votre activité, si votre chiffre d'affaires annuel est inférieur à 10 000 € deux ans de suite. Toutefois, avoir un compte séparé (non professionnel) peut vous aider à y voir plus clair dans vos transactions et être utile en cas de contrôle.

Bien anticiper les dépenses et charges liées au statut

On ne le répètera jamais assez : avant de vous lancer, renseignez-vous au maximum auprès des professionnels qui sont à votre écoute !  Vous pourrez ainsi éviter les mauvaises surprises et prévoir au mieux les dépenses liées à votre activité. 

  • L'immatriculation de votre auto-entreprise est gratuite (à l'exception des agents commerciaux qui doivent s'acquitter de 26 €). Lors de votre création d'activité, vous devez toutefois envisager les frais d'éventuels stages de formation à l'installation (non obligatoires), ou de souscription à une assurance professionnelle. Cette dernière est obligatoire pour certaines activités. 
     
  • Vous devez déclarer en ligne votre chiffre d'affaires tous les mois ou tous les trois mois au choix. N'oubliez pas ce rendez-vous régulier : c'est pendant cette déclaration que vous allez payer vos taxes et cotisations sociales (retraite, santé...). Le montant du paiement représente un pourcentage de vos revenus : vous pouvez donc le calculer à l'avance pour le mettre de côté. 
     
  • Plutôt que d'effectuer une déclaration annuelle, vous pouvez choisir de verser vos impôts en même temps que vos cotisations : on appelle ça le versement libératoire de l'impôt sur le revenu. Mais attention ! Si vous choisissez cette option et que n'êtes finalement pas imposable, les montants versés nous seront pas remboursés. Prenez donc bien le temps d'estimer votre chiffre d'affaires à l'avance. 
     
  • Vous aurez aussi à verser une Cotisation foncière des entreprises, dont le montant varie selon votre lieu d'implantation. Si vous en êtes exempté.e la première année d'activité, pensez à l'inclure dans vos charges annuelles pour la suite ! 

Attention aux arnaques 

  • Les démarches pour créer votre auto-entreprise se font en ligne : elles sont plutôt simples, rapides et surtout, gratuites. Fuyez les sites qui vous proposent une immatriculation payante
     
  • Une fois votre entreprise créée, vous disposez d'un numéro SIREN qui permet d'identifier votre entreprise et la reconnaît publiquement. Attention, vous êtes susceptible de recevoir des courriers frauduleux qui utilisent ces informations pour exiger de prétendus paiements ou soutirer des données personnelles. En cas de doute, rapprochez-vous de la Chambre de formalité des entreprises (CFE) à laquelle vous êtes rattaché.e (CMA, CCI, Urssaf) afin de signaler ces courriers et d'écarter tout doute. 
     
  • Le statut d'auto-entreprise peut parfois être précaire et se prêter aux abus. Rappelez-vous qu'il engage à travailler avec une clientèle et non pour elle. Un client ne pourra donc pas vous imposer une organisation ou des horaires de travail, vous plaçant ainsi dans une relation de dépendance. Le salariat déguisé est puni par la loi ! Soyez vigilant.e dès la prise de contact avec votre clientèle à bien établir les conditions de votre prestation, et en cas de doute, n'hésitez pas à vous tourner vers la CFE dont dépend votre activité. 

Cumuler les activités, c'est possible !

  • Votre activité d'auto-entreprise peut être cumulée dans certains cas à votre statut de demandeur.se d'emploi ou d'étudiant
     
  • Si vous n'entrez pas en concurrence avec l'activité de votre employeur et que votre contrat le permet, vous pouvez conserver une activité salariale.
     
  • Vous ne pouvez avoir qu'une seule micro-entreprise... Au sein de laquelle il est possible d'exercer plusieurs activités ! Il vous faudra cependant déclarer chacune d'entre elles auprès de l'organisme correspondant et respecter les seuils de chiffre d'affaires correspondants. 

Pour aller plus loin 

Mis à jour le 16/03/2023
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